- Vue du Paradou, à Jouques, en 1920. Photo : ©Association TOUN/Domaine Saint-Antonin
À l’aube de la Belle Époque, Marius Amédée Louis BAUDOIN-THUS (1872- vers 1928), rentier et 10e propriétaire du Domaine Saint-Antonin, hérite très jeune (à 13 ans) de la fortune de son père adoptif, Jean Marie Etienne LEYDIER (1806-1885) – 9e propriétaire du Domaine Saint-Antonin.
- Certificat de capacité de conduite de voitures automobiles avec moteur à pétrole au nom de Marius Amédée Louis BAUDOIN-THUS ©Domaine Saint-Antonin - Association TOUN
À sa majorité, il décide de faire raser l’usine de tan (chêne liège) de son père adoptif, source présumée de la fortune de ce dernier, qui était située en contrebas du village provençal de Jouques, le long d’un petit cours d’eau nommé Le Réal. Il y avait à l’époque un moulin à cet emplacement pour alimenter l’usine.
Un château en Provence
De retour d’une longue villégiature chez des proches en Italie (de 1880 à 1890), il fait bâtir (de fin 1895 à 1915) sur les ruines fumantes de l’usine LEYDIER et CASTINEL (1872), et sur les plans du château italien de ses amis, l’actuel « château », qu’il nomme Le Paradou, car situé en plein cœur du quartier du « Paradou » de Jouques. Pour cela, il fait venir par calèches entières des pierres venues des bords de Loire.
- Réunion familiale au Paradou à Jouques en juillet 1930 ©Domaine Saint-Antonin - Association TOUN
Le bâtiment ne sera finalement seulement habité que de 1915 à 1928, date à laquelle il est mis en vente par le Docteur Émile Augustin Alexandre SICARD (1890-1958), pour le compte de son épouse, Marie Thérèse Charlotte Louise BAUDOIN-THUS (1899-1992), fille de Marius, santonnière de son état et 11e propriétaire du Domaine Saint-Antonin.
VIDEO YouTube - Fanette SICARD (12e propriétaire du Domaine Saint-Antonin) & Colette BAUDOUIN-THUS au Paradou durant les vacances en 1930.- Estimation immobilière – 29/11/1929
- Refus immobilier – 04/11/1932
- Refus immobilier – 01/05/1935
Le Paradou ne trouve finalement acquéreur qu’en 1939 et change plusieurs fois de propriétaire au cours du XXe siècle. Il y accueille même une colonie de vacances dans les années 1950-1960.
- Marius BAUDOIN-THUS, devant son Paradou, courant 1920. ©Domaine Saint-Antonin - Association TOUN
Acquis en 1986 par son dernier propriétaire, le lieu va notamment être au cœur d’un projet de préservation patrimoniale menée par l’association Val Real Life Project, créée en 2017. Durant quelques années, cette structure va organiser ponctuellement des manifestations culturelles, de type festivals ou concerts, et met en place un chantier participatif pour aider à la restauration du bâtiment. La propriété est de nouveau sur le marché immobilier depuis octobre 2022, suite au décès de son actuel propriétaire.
- Le « Val Réal » (anciennement « Paradou »), lors d’un festival, en Aout 2017. ©Mathieu CHARREYRE/Domaine Saint-Antonin