Prologue : le pourridié, un ennemi de la vigne
Le pourridié est une maladie parasitaire due à un champignon (principalement l’Armillaria mellea) qui se développe sur les racines des arbres et arbustes. Il est tout particulièrement craint des viticulteurs car il affecte les parties souterraines des vignes et provoque le dépérissement, voire la mort, des ceps atteints.
Le pourridié provoque régulièrement de véritables ravages dans les vignobles français, d’autant plus les symptômes n’apparaissent que plusieurs années après la contamination et qu’ils ne sont pas évident à identifier (feuilles jaunes, croissance ralentie, écorce noirâtre, etc.).
Pour combattre le pourridié, il n’existe pas de méthode curative, il faut donc agir de façon préventive. L’un des premiers paramètre à respecter est le suivant : ne pas planter de la vigne trop près d’une forêt de chênes. Le chêne serait en effet un agent infiltré du pourridié… La proximité de ses racines avec des ceps est un important facteur de contagion.
1 hectare de vigne de Château Revelette menacé
Notre cher et respectable ami et voisin, Mr Peter FISCHER, gère un Domaine viticole de renom, le Château Revelette, qui s’étend sur plus de 30 hectares de vignes, cultivées selon de rigoureuses certifications écologiques.
Nous partageons avec Peter plus d’1,20 km de frontières naturelles, ruisseau, landes, champs ou forêts. Son domaine viticole étant en pleine expansion dernièrement, ses cultures se rapprochent du Domaine Saint-Antonin. Et de ses forêts… de chênes.
L’une de nos parcelles, une lande boisée d’une centaine de mètres de long mesurant de près de 0,40 ares, est limitrophe d’une vigne d’environ 1 hectare, située au sud-ouest du Domaine Revelette.
Jauni et atrophié, 1/10e de la surface de cette vigne souffrait probablement du pourridié. Peter Fischer nous alors contacté pour nous expliquer que la proximité des racines des chênes du Domaine Saint-Antonin favorisait la propagation du parasite.
Les chênes de Saint-Antonin mis en cause
Deux options s’offraient à nous : l’arrachage pur et simple des souches ou le dépressage, une alternative moins invasive pour le Domaine. Nous sommes finalement tombés d’accords avec Peter pour procéder au dépressage de cette lande de jeunes chênes.
Le saviez-vous ? En sylviculture, le dépressage consiste à réduire la densité de certaines essences d’arbres pour favoriser la croissance des autres tiges. Cette intervention permet de maîtriser la concurrence au niveau des racines, du sol et de la lumière.
Comme il fallait que le projet aboutisse rapidement pour éviter que l’invasion parasitaire ne prenne plus d’ampleur, la coupe a eu lieu les 13 et le 14 mai 2019. Elle a été réalisée par le personnel très compétent du domaine viticole de Revelette.
Avec le temps, l’Armillaria mellea devrait ainsi disparaître, et le vignoble de Mr Peter FISCHER se renforcer d’autant. Et une petite éclaircie de temps en temps ne peut pas faire de mal à notre belle forêt, bien au contraire.
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