C’est en classant des photos du Domaine prises au début XXe siècle que nous avons décidé de rouvrir le chemin de procession de la chapelle. L’existence de celui-ci indique que ce petit sanctuaire privé a pu jouer un rôle dans la vie cultuelle locale.
Une ancienne bastide fortifiée
Lors de son acquisition par Annibal THUS (vers 1633), la bastide du Domaine Saint-Antonin possédait probablement une enceinte garnie de tours. On ignore si le pigeonnier et la chapelle ont été bâtis à l’emplacement de ces dernières ou au-delà de la zone fortifiée qui abritait encore la bastide aux XVe et XVIe siècle. La terrasse sur laquelle ils se dressent aujourd’hui est fermée par un muret continu qui pourrait évoquer le tracé de l’ancienne enceinte.
Un sentier de procession menant à la chapelle
Ce muret a fait l’objet de différents aménagement depuis le XIXe siècle. Rehaussé dans les années 1930, il a également été prolongé jusqu’à la chapelle il y a une cinquantaine d’année. Cette dernière intervention avait conduit à la fermeture d’un accès latéral qui semblait donner sur un chemin de procession.
En effet, partant du flanc droit de la chapelle, un petit chemin garni de cinq marches en pierre relie le sanctuaire au chemin communal. Il peut donc imaginer que des processions, organisées à l’occasion de fêtes liturgiques ou patronales, menaient les paroissiens de Jouques ou des villages avoisinants jusqu’à la chapelle du Domaine. Oratoire privé et lieu d’inhumation, la chapelle de Saint-Antonin aurait donc aussi joué un rôle dans la vie religieuse locale.
Pour renouer avec cet autre aspect de l’histoire de Saint-Antonin, nous avons souhaité rouvrir ce muret. Depuis les années 1930, il isolait la chapelle de son lien avec des traditions ancestrales.
Les travaux de réouverture de l’accès à la chapelle
C’est encore grâce à notre ami Lucien BOUFFARD que ce souhait à pu se concrétiser. L’opération s’est déroulée le 20 mai 2019 et semblait a priori assez simple, pour qui s’y connaît en maçonnerie et en technique de constructions anciennes.
Il s’agissait de couper le muret de part et d’autre de l’escalier du chemin de procession. Afin que les pierres prélevées puissent être réutilisées, la découpe devait être particulièrement méticuleuse.
Afin de rendre tout son lustre à cet escalier récemment exhumé de terre, Lucien à l’idée de recréer une symétrie en montant chaque coté de l’ouverture à l’identique, c’est-à-dire en rehaussant une partie du dernier tronçon du muret. Après la découpe vient donc le temps de l’assemblage des pierres pour créer notamment les arrêtes du murets.
Retrouver l’histoire de la chapelle
Il est maintenant nécessaire de laisser le muret sécher au soleil quelques jours avant de pouvoir utiliser le nouveau chemin de procession.
Comme nous l’espérions, cette intervention a permis d’ajouter un nouveau niveau de lecture du site de Saint-Antonin. Elle offre une nouvelle vision de son lieu de culte.
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